lundi 30 janvier 2012

Impressions à Angkor Vat 2

Green Garden Guest House, 23h





La photo clichée d'Angkor vat, le temple principal, qui trône sur tous les colifichets vendus dans les parages ainsi que sur toutes les cheminées des personnes qui sont venues un jour à Angkor

... Où nous prenons nos aises pour quelques séances de chorégraphie improvisées  


Pour les amateurs de photos, et pour tous les autres qui ne veulent pas s'écrouler d'une insolation, les heures les plus agréables restent celles du matin, entre 6 et 9 heures, et de 16 à 18 heures. Bien entendu, à moins d'avoir deux semaines devant soi, il est impossible de s'en tenir à ces deux créneaux. On prend malgré tout des photos, dont on sait très bien qu'elles seront systématiquement surexposées, mais bon ! Ca donne quand même une idée voire l'envie de s'y rendre peut-être un jour... Et l'on succombe régulièrement aux appels incessants des petites vendeuses qui vous harcèlent à l'entrée de chaque site pour acheter de l'eau ou des fruits : " Hello Sir, Madam. You want cold water, pinneaple, mango", "please sir, post cards, books" Un "no" résolu ne suffit pas. Le mieux, c'est l'arrivée d'un groupe qui offre une manne beaucoup plus intéressante que la famille avec tous ces enfants. D'ailleurs, ici comme ailleurs, la présence de Marguerite et d'Hortense offre une diversion que nous apprécions à sa juste valeur
Juste une petite remarque à propos des mangues : la saison n'est pas encore arrivée, mais nous en mangeons déjà beaucoup. Elles sont vertes, bien entendu, et servies soit en salade, soit à croquer, avec du sel et du piment. Délicieux ! la salade, que nous expérimentée sous différentes formes est à tomber, quand elle n'est pas trop épicée.

Comme je le remarquais plus haut, on est frappé par cet amas de pierre. De plus, l'érosion de cette roche tendre continue, et j'ai souvent comparé le travail de maintenance à celui de Sysiphe. Je ne vois pas comment on pourrait en venir à bout.
On marche littéralement sur le trésor de cette civilisation. Et c'est au hasard de nos déambulations que nous avons trouvé des espaces isolés, parsemés de petits tas de cailloux. cela semblait être l'oeuvre de visiteurs, qui, comme nous, voulaient interrompre ce temps de destruction en le suspendant pour un instant. Théodore et moi avons donc rajouté quelques cailloux à d'autres tas. Impression presque surréaliste que celle de ces traces entassées, représentant autant de visages et de destinées, auxquelles personne peut-être ne touchera que la pluie de la mousson qui viendra, en fin d'année, tout chambouler pour que le cycle recommence.






La visite qui nous aura probablement le plus marqué, Théodore et moi, est celle du temple de Bayon, qu'on reconnaît à ces dizaines de figures, presque toutes identiques, sculptées dans la pierre, évidemment. La forme architecturale, autant que ce regard placide que l'on rencontre quelque soit l'endroit où l'on tourne le regard, en font un temple à part.












Avec un peu plus d'à propos et de temps, nous aurions pu choisir le thème de la pose, comme l'un des sujet de notre séjour. A Angkor, on atteint le paroxysme, principalement avec les groupes de touristes ci-dessus mentionnés; mais j'ai été marqué pendant tout notre périple, par cette habitude que les gens ont prise de prendre la pose, spontanément. C'est un véritable concours, à celui, et je pense aux jeunes essentiellement, qui sera le plus suggestif, le plus effronté parfois, le plus funky peut-être... Enfin, il faut toujours être "plus" quelque chose. J'ai beaucoup plus de respect, même s'il est teinté d'ironie pour les asiatiques qui ont un sens remarquable de la pose immobile. J'ai de mon coté pris quelques clichés de photos de mariés exemplaires à cet égard. Non seulement, c'est figé, mais on a recours à un décor, et les figurants sont la plupart du temps costumés avec les signes traditionnels de la fête.




























Petite pause contemplative pour Séverine, débarrassée pendant quelques minutes de la sangsue qui habituellement ne la décolle pas quand elle n'est pas dans sa poussette. 
Pas si simple de profiter de son voyage, quand on a quatre enfants à suivre, notamment pendant les repas qu'il est difficile de prendre tranquillement tant Marguerite réclame de manger tout ce que nous mangeons.
Elle profitera certainement de nos quelques jours de plages pour écrire à son tour et revenir sur l'expérience que nous avons vécu en famille.
Nous savons maintenant que la fin approche; les enfants ont hâte de profiter du repos de la plage. Ce ne sera pas du luxe, car nous sommes tous, globalement, assez fatigués. Les déplacements, la chaleur et la stimulation ont rendu ce petit périple assez intense. Je ne crois pas que nous ayons pâti de la promiscuité, au contraire. Séverine reviendra peut-être sur cet aspect des choses.
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dimanche 29 janvier 2012

Angkor Vat 1



Siem Reap, Green Garden Hotel, le 29 janvier










Notre séjour cambodgien touche à sa fin. Ce soir nous remballons nos affaires pour une dernière longue journée de voyage; direction Koh Chang, Thaïlande. Nous jouissons aujourd'hui de ne pas avoir d'emploi du temps, d'une piscine à la température très agréable et des nombreuses sollicitations qu'offre Siem Reap, une ville en plein développement, essentiellement du à une fréquentation touristique massive.


J'hésite à reprendre par le menu détail ces trois journées de visites des temples d'Angkor, n'ayant pas eu la force ni le courage de tenir à jour mon carnet pour reprendre des notes qui me seraient bien utiles maintenant. Je l'avais déjà souligné précédemment, mais il importe de le rappeler : le site est immense, parsemé de temples. Ils sont les seuls édifices encore visibles d'une cité qui fut le coeur du grand royaume des Khmers. Il connut une prospérité erratique, entre le IXème et le XVème siècle, marquée par de grands rois, qui tous, voulurent laisser à la postérité, des témoignages de leur puissances : les temples ! Le plus grand d'entre eux, celui d'Angkor, est le plus grand du monde. Mais les circuits les plus courus, comportent au moins une quinzaine de visites qui toutes, concernent des édifices remarquables. 

C'est à ce moment qu'il me faut choisir : effectuer une description sommaire de tous ceux que nous avons parcourus, ou bien m'en tenir aux impressions que nous en garderons; peut-être...
Je me tiens à la disposition de chacun pour une discussion plus approfondie des différents styles architecturaux, des significations de tel ou tel écriture ou sculpture; et je renvoie à la littérature, très très riche qui éclairera le lecteur intéressé. 

Très en deçà de la visite culturelle, les trois jours que nous avons passés à arpenter une petite partie de cet ensemble laisserons une empreinte durable sur nos rétines et dans nos mémoires. Elle composée de plusieurs facettes qui revêtent une importance variable selon l'intérêt et la sensibilité de chacun. L'immensité pourrait être la première d'entre elle, tant il est difficile de prendre la mesure de cet ensemble, dispersé dans une végétation luxuriante. A sa redécouverte, au début du XXème siècle, la nature avait déjà largement repris le dessus sur les batiments, et le premier effort consiste à contenir son avancée. Une armée de techniciens de surface veille donc à tenir propre les voies de circulation empruntées par les armadas de tuk tuk et de cars remplis de touristes. Cette végétation participe essentiellement au caractère de l'ensemble; et nous avons repensé à Hampi, en Inde, dont la particularité, est que cette vaste cité est entièrement minérale, sans beaucoup d'ombres pour se protéger.
Ici, les arbres sont partout, y compris dans les murs et les enceintes des temples. Tha Phrom est plus exemplaire à cet égard, avec ces arbres immenses qui traversent les murs, les enserrant dans une toile de racines dont on peine à imaginer qu'ils puissent un jour s'extraire. 
Pour cette raison, si je devais choisir un moment pour une nouvelle visite, je me laisserais tenter par la fin de la mousson ou juste après, quand la palette des verts est la plus soutenue, quand l'eau inonde tout et suinte, dégouline, quand, enfin, les groupes de touristes sont les moins nombreux.

Les chinois, vietnamiens, thailandais ont l'air d'être les plus nombreux. On croise aussi beaucoup de russes, sans doute autant que de français ou d'anglo-saxons C'est phénoménal. Des guides portent des petits fanions, qui sont suivis de très près par les troupeaux portant casquettes rose fluo, ou jaune, ou toute autre couleur bien visible. Les appareils photo servent à tout bout de champ, au sens photographique littéral, et surtout pour des portraits, qui se doivent d'être pris à l'endroit où l'on reconnaîtra le mieux le temple visité. 
On ne peut s'empêcher d'être effrayé par cette masse, relativement compacte, qui nous rappelle exactement ce que nous fuyons au Mont Saint Michel. Heureusement, ce flot se déroule sur une piste balisée dont peu s'écartent. Nous pouvons ainsi marcher paisiblement dans et autour des temples dans des conditions tout à fait satisfaisantes.




Au delà de toutes considérations, c'est la profusion de pierre et d'édifices qui restera comme la facette la plus marquante : je n'ai pas cessé de m'épouvanter de tous ces tas de pierres rassemblés ou pas, mis en ordre rarement, qui jonchent le sol sur presque chaque site. Evidemment, ce sont les plus préservés qui sont les plus visités, mais ceux là ne sont pas, à notre avis, les plus charmants. Les promenades que nous avons le plus appréciées sont incontestablement celles pendant lesquelles nous avons parcouru des temples à moitié effondrés, enchevêtrés dans la végétation. On marche sur des pierres sculptées, on les prend dans ces mains, sachant que nous participons par ce geste à la dégradation de l'ensemble. La restauration de l'ensemble est une tâche qui me semble surhumaine. Sans doute des cordes baliseront le chemin, bientôt, pour empêcher tout écart de conduite. Mais combien de pierres auront disparu d'ici là ? est-ce que la perspective d'une amende fait vraiment peur, quand on peut en ramasser si facilement ?






Quand le travail des architectes sera fini, celui des archéologues pourra commencer : car toute la ville recèle sous son sol, des traces de ce passé magnifique. Il faudra le quadriller, et creuser à la petite cuillère ou au pinceau... Je ne sais pas. Tout ça me semble tellement titanesque.




















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samedi 28 janvier 2012

L'enfer de Kratié à Siem Reap !

Siem Reap, le 28 janvier.

Retour en arrière de trois jours.

Je pensais l'affaire bien ficelé. A la dernière minute, j'avais pu négocier un billet Kratié Siem Reap, via Skoon. Afin de diminuer le temps normal, d'environ 10 heures, j'avais trouvé un minibus pour Skoon, la ville de jonction pour remonter ensuite sur Siem Reap avec un bus normal. Ce montage devait nous faire gagner deux heures au moins.
Nous étions très loin de nous imaginer la journée qui s'annonçait.
Le minibus n'était pas affrété par l'agent auquel je m'étais adressé, c'était simplement un van qui faisait ce trajet au quotidien. Nous sommes à poste à 7h du matin pour monter dans le véhicule, en pensant nous envoler directement. En fait, nous nous retrouvons sur la place du marché, qui est aussi celle où se retrouvent ces taxis collectifs, qui attendent d'être à plein pour partir. S'énerver ne sert à rien, mais ça soulage un peu : je monte donc la voix de temps en temps pour lui rappeler que nous avons une "correspondance" à Skoon. Peu à peu, nous réalisons que les banquettes qui sont vendues pour 4 places constituent un minimum. Nous quittons finalement Kratié vers 9h, et le van compte déjà 22 passagers sur cinq rangées, en comprenant celle du conducteur. La conduite est sportive, et sur cette route qui longe encore le Mékong, nous croisons d'autres taxis collectifs qui sont autrement plus délabrés, aussi chargés, parfois avec des animaux, la porte arrière évidemment ouverte, et j'en passe.

Une heure après notre départ et après quelques arrêts supplémentaires -  les gens lèvent le bras, on s'arrête, et ils montent en s'entassant - nous sommes alors 28 dans le van ! Nous sommes contraints au sourire de dépit, ou d'humour, c'est selon l'humeur !

Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous arrivons quand même échaudés après cette première étape. Plus d'une heure de retard par rapport à notre estimation initiale, et, de fait, le bus que nous pensions prendre est non seulement passé, mais il apparaît qu'il n'y en aura pas d'autres avant plusieurs heures. Nous allons donc passer toute l'après midi, en plein cagnard, sur cette sorte d'aire d'autoroute, où les mouches s'envolent à chaque bus qui s'arrête pour sa pause. Le seul mendiant de l'endroit est un amputé, comme nous en rencontrons beaucoup, qui à sa table à coté de la notre, et qui nous renseigne au fil du temps, sur la destination de tous ces bus pourris et bondés. 



L'attente est longue; les enfants vont et viennent, trouvent toujours quelque chose pour s'occuper, à observer, et je rend grâce de les voir conserver le moral dans cette situation. Ils comprennent naturellement maintenant qu'il faut savoir conserver son calme, s'adapter aux circonstances en considérant, en l'occurrence, que cette journée figurera au palmarès de l'expression du Voyage...
Même Marguerite supporte cela avec un certain flegme et réussit à sombrer dans une sieste de bon aloi, sur un lit de fortune



Le paysage est morne; le passage des véhicules soulève un nuage de poussière qui envahit tout et salit tout. La lourdeur de la chaleur anéantit l'énergie, les déchets laissés par tous ces voyageurs pèsent sur le moral.
De toute cette journée, nous n'apercevrons que quelques backpakers, sauf qu'aucun d'entre eux ne reste à attendre. "Sometimes you win, sometimes you loose..."





Lorsque notre bus arrive, en fin d'après midi, nous avons du mal à réaliser. Le correspondant de la compagnie, que nous avons harceler tout au long de cette attente, libère cinq sièges que nous avons payés au prix fort, et les pauvres cambodgiens qui n'avaient rien demandé se retrouvent dans l'allée centrale. Ici, pas de sacs à dos dans les soutes, ni dans le couloir, mais des oies, des paniers en osier, des sacs d'engrais remplis de denrées imaginaires, des tas de noix de coco. Nous entamons ainsi un trajet de cinq heures environ, qui passeront assez vite, au demeurant. L'ambiance est sympathique, marquée par la sérénité et la tranquillité des passagers. Assez curieusement, je me sens dans mon élément, goûtant comme il se doit un transport qui avance, des compagnons de voyages souriant et attentionnés, des visages et des postures qui rassasient encore ma curiosité. Edgar et Théodore font preuve d'une résistance à laquelle je ne m'attendais pas nécessairement. Je porte pour la première fois je crois Marguerite pendant la moitié du trajet et réalise concrètement la fatigue générée par ce poids, vivant ou inerte, et qu'a due supporter Séverine depuis le début. Hortense supporte elle aussi bravement ce moment, sachant qu'il lui faudra encore attendre avant de se retrouver au lit

Car, en arrivant à Siem Reap, vers 22h, soit 16h après notre réveil, il nous reste encore à trouver une guesthouse. Je ne négocie pas le seul tuk tuk que nous trouvons à la gare. Punthong est sympa, et il accepte sans broncher les allées et venues que je lui impose vers différentes adresses. Nous sommes entassés comme jamais, Edgar et Théodore allongés sur les sacs pour qu'ils ne tombent pas, la poussette nous broyant les jambes.
Le Smyley's GH a deux chambres de libre, il est près de 23h, et ils nous proposent de rouvrir la cuisine : super !
Je propose à notre tuk tuk de louer ses services pour les trois jours à venir, en prévision de la visite des temples d'Angkor. Rendez vous est fixé à 8h le lendemain; nous passerons à coté du lever de soleil, mais nous sommes trop fatigués pour faire mieux.
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vendredi 27 janvier 2012

A l'arrache

Siem Reap, le 27 janvier, Smiley Guest House

Réveil à 5h30 ce matin pour notre seconde journée de visite sur le site d'Angkor.
Nous étions déjà assommés hier soir, après une journée complète de transports pour arriver ici, et une nouvelle journée entière de marche parmi quelques uns des temples les plus fameux de la cité d'Angkor.
Pas le temps, ni le courage de trier toutes les photos, ni de s'occuper d'écrire...
Punthong est là qui nous attend dehors
En avant !

jeudi 26 janvier 2012

Chek point at the border


Siem Reap - Smileys Guest House, le 26 janvier. 7h

Avant de lever le camp pour notre première incursion sur le site d'Angkor, je voudrais prendre le temps d'un petit message pour relater le passage de la frontière ainsi que notre nuit à Kratié.

Nous sommes en compagnie de Joss et Vanda, le couple que nous avons rencontré à Vientiane, et avec qui nous avons vraiment sympathisé.  Un nouveau poste frontière est en construction coté Laos; un bâtiment moderne qui reprend certains traits de l'architecture traditionnelle. La route n'est ici plus qu'une piste, et nous le contournons pour accèder au check-out. L'impression est singulière : sacs au dos nous avançons vers une baraque ornée de deux drapeaux communistes. Nous en avons vu beaucoup, puisqu'ils vont de paire, la plupart du temps, avec le drapeau national. Le soleil nous écrase déjà. Je m'étais renseigné, et l'information selon laquelle il faudra nous acquitter de deux dollars supplémentaires par tampon de sortie s'avère exacte. Encore une manière d'extirper des devises, que je négocie âprement en faisant valoir l'âge des enfants. Ça marche souvent !




Je ne sais combien de temps ces marques dureront, mais elles persistent aujourd'hui à nous rappeler un temps révolu, où les frontières avaient une matérialité physique et symbolique, voire idéologique en l'occurrence. 

Entre les deux barrières, deux cents mètres; que nous franchissons avant d'entamer les formalités d'entrée au Cambodge. Pour commencer, avant même le poste douanier, vous devez remplir un remplir un formulaire, dit de santé et affranchir une taxe de 2 dollars. On prend la température de certains. Personnellement, pour les 6 formulaires que nous remplissons, nous ne donnons aucune indication sur notre état de santé. Il s'agit uniquement d'un premier racket. Et le deuxième arrive lors de la vérification des visas, où il faut à nouveau rajouter des dollars. Heureusement pour moi, on ne fait payer que "papa, mama" !!


Kratiè compte soixante mille habitants à peu près. Située à 300 km de la frontière, elle était pour nous un arrêt de choix avant de repartir vers Siem Repa - Angkor. Nous aurions aimé prendre le temps de découvrir cette région qui sort progressivement de son enclavement. Du fait de cet isolement, elle  n'a pas encore été dénaturée. Pendant le trajet qui a amené là de la frontière, nous avons observé un habitat relativement pauvre, impression renforcée par les rizières asséchées et  aucune construction en dur.
Kratié méritait aussi un arrêt par ce qu'il nous permettait de rester au bord du Mékong. 

Une fois posés les sacs dans une guest house à la clientèle très locale, si l'on en juge par les panneaux d'information qui lui sont adressés, nous partons pour une petite promenade . Nous espérons trouver rapidement de quoi manger. Il est presque 16h et nous n'avons rien avalé depuis le  petit déjeuner.
La grande halle du marché est en pleine construction, en plein centre; de ce fait, les rues sont encombrées d'étals en tout genre. Cette ambiance est assez attrayante, d'autant que la population semble encore plus souriante que celle du Laos.




J'aurais encore à dire sur cette belle soirée que nous passons avec nos compagnons de route, dans un restaurant assez branché. C'est la dernière avant Koh Chang où nous nous retrouverons peut-être.
Le tük tük que nous avons rencontré en arrivant hier soir à Siem Reap, Pùnt, est arrivé. Le temps me presse, et il me tarde d'avoir sous les yeux les merveilles d'Angkor, vestiges de la capitale la plus extravagante du "moyen âge" du sud est asiatique.






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mercredi 25 janvier 2012

Le dernier cadeau du Laos avant notre départ




On me reprochera certainement ces clichés, trop convenus, c'est entendu. Mais c'est sans doute le plus beau cadeau que le Laos nous ait offert pour notre départ; j'en ai profité avec Hortense et Théodore et nous sommes restés subjugués par la succession de couleurs, par l'évolution  chromatique de ces ciels... qui ont été pris à quelques minutes d'intervalle seulement. 










Le voilà qui pointe enfin sa forme astrale.
Les moines arrivent en même temps que lui, et, après avoir reçu leur offrande, prennent le temps d'une prière...


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lundi 23 janvier 2012

Au contact du Mékong, last day in Laos



Mekong RiverInn, 23 janvier 16h


Entre 16h et 16h30, la lumière devient plus chaude, la température moins brulante, les sons comme assourdis. Dans deux heures, le soleil sera couché. C'est sans conteste le moment de la journée le plus agréable. Et c'est le dernier que nous passons au Laos. Demain matin, les sacs à dos seront à nouveau fermés, nous reprendrons une barque pour traverser le fleuve afin de sauter dans un bus qui nous déposera à la frontière du Kamputchéa.

Hier, nous avons affrêté une bateau pour rejoindre Dong Dêt et Dong Kone. Pendant deux heures, nous longeons les côtes de plusieurs iles. Cette longue balade nous offre l'occasion d'observer la vie des habitants qui peuplent ces berges : le niveau du fleuve baisse encore, mais on distingue aisément le niveau le plus haut, qui correspond peu ou prou à celui sur lequel sont plantées les fondations des pilotis qui supportent les maisons faites de bois et de bambou. A cette époque, chacun dispose de la parcelle laissée vacante par la décrue pour aménager un potager en terrasse, qu'on devine très fertile. En bas, les barques sont souvent retenues par des perches de bambou piquées dans le sol meuble. Parfois, nous apercevons un homme ou une femme qui entretient son filet ; sur l'eau, même si les pêcheurs sont le plus souvent les hommes, il n'est pas rare de distinguer la jupe d'une femme ou les traits d'un enfant. L'eau est délicieuse, et l'on comprend pourquoi les enfants comme les buffles aiment à s'y ébattre longuement. De loin en loin, un temple (Vhat) jette ses couleurs chatoyantes sur le rivage, quand ce ne sont pas les moines qui tâchent la terre rouge de leur robe safran.









Puis, nous finissons par accoster dans le paradis des backpackers au Laos. Des petits bungalows sont disposés le long de la rive. Ces guest houses fontionnent comme des camping, avec les sanitaires au fond du jardin, en retrait. Chacun dispose d'un hamac, dans lequel on se prélasse, en lisant, ou en récupérant des excès de la veille. Là, plus de routes, mais des chemins en terre et une ambiance définitivement plus relaxe, avec les travers que l'on observe souvent là où se concentre ce genre de tourisme. Un peu comme à Goa, Kovalam ou Varkala en Inde : d'un seul coup, on prend des libertés par rapport à la culture locale. Du fait d'un niveau légèrement supérieur en termes de prestations, l'ile où nous nous trouvons est finalement plus « authentique ». Par ailleurs, nous constatons une concentration importante de travellers, alors qu'il n'y a presque personne sur Dong Khong.





Notre exploration sera pourtant très succinte et je ne pourrais me prononcer catégoriquement. Du fait dela chaleur, nous nous arrêtons bientôt dans une gargote. Et quelle n'est pas notre surprise lorsque nous voyons venir à nous Lolo, une copine de Saint Malo. Elle savait par d'autres voyageurs avec qui nous avions fait un petit bout de chemin, que nous étions dans les parages, et nous de même. Mais il aura fallu attendre la toute fin de notre séjour pour que le « hasard » provoque cette rencontre sur une île minuscule. Evidemment, nous passons le temps restant à discuter autour d'une bonne table. Cette rencontre valait bien, à elle seule, cette promenade.










La remontée du Mékong sera plus laborieuse, compte tenu du courant, parfois assez impressionnant. Les fonds sont toujours aussi dangereux et la plupart des passagers que nous croisons sur d'autres bateaux sont corsetés dans 


des gilets de sauvetage ; je reste sur mes gardes pour parer à toute éventualité. Il suffirait de la moindre panne de moteur à certains passages de rapides pour que le frêle esquif se retourne immédiatement. Les enfants s'amusent d'un rien, et Marguerite finit par s'endormir dans la poussette, dont nous nous demandons encore jusqu'où elle tiendra.

Nous savourons chaque instant, sans impatience. C'est notre privilège aujourd'hui d'avoir beaucoup de difficultés à nous repérer dans le temps. Et il est significatif que la proximité de notre départ soit l'unique raison qui nous force à compter les jours. Je le fais sans joie.
On réalise souvent la qualité d'un lieu lorsqu'on l'a quitté. Ce ne sera pas nécessaire pour le Laos, où nous nous sommes vraiment épanouis ; où nous avons gouté la gentillesse et la simplicité de la population ; qui nous aura à jamais marqué par le splendeur du Mékong.

Nous ne pouvions d'ailleurs pas le quitter sans nous donner l'occasion d'un plongeon dans ces eaux un peu troubles. De la même façon qu'il importe pour nous de nous baigner à Saint Malo pour avoir un rapport physique avec la mer, nous nous sommes jetés à l'eau cet après midi. L'eau frise certainement les 25°, le courant est fort, au loin des pecheurs nous regardent et semblent apprécier notre baignade.



















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